Ce dossier a pu être réalisé grâce à des données qui m’ont été transmises par diverses sources.

 

ATTENTION, ce dossier est susceptible de choquer les jeunes lecteurs.

 

Tout le récit de The Host est un parti pris sur la réalité, le plus souvent en rapport avec le gouvernement américain, qui prend son point d’origine en pleine Guerre de Corée.

Le film joue avec plusieurs strates de l’histoire moderne de son pays et adopte au moins cinq angles d’attaque : L’impérialisme américain, la désinformation, la pollution, l’hygiénisme et la dictature.

 

 

 

Avant de parler des angles exploités dans le film, rappelons la chronologie des événements :

 

1950-1953 

Guerre de Corée

Depuis 1953

30 000 soldats américains stationnent en Corée du Sud. En cas de guerre, les USA exercerait le commandement militaire.

1959-1975 

Guerre du Vietnam

L’armée américaine utilise un herbicide appelé « agent orange » qui doit détruire les récoltes. Des maladies sont découvertes chez les personnes ayant été au contact de cet herbicide.

1980-1988 

Dictature du général Chun Tu-hwan

Juin 1987 

Suite à la mort d’un étudiant, torturé a mort, les manifestations d’étudiants poussent Chun Tu-hwan à démocratiser le pays.

1988

Séoul est l’hôte des Jeux Olympiques.

1999

20 000 vétérans coréens ayant combattu au Vietnam aux cotés des USA portent plainte contre les fabricants de l’agent orange.

2000

Incident McFarland

Un officier américain ordonne de jeter des déchets toxique dans une rivière parce que les bouteilles s’entassaient, couvertes de poussières. Il n’a été jugé qu’en 2005.

2003

Guerre en Irak

Les USA envahissent l’Irak pour, officiellement, lutter contre le terrorisme et éliminer les armes de destruction massive. La Corée, alliée des Etats-Unis, envoie des troupes.

6 octobre 2004 

Le gouvernement américain reconnaît qu’il n’y a pas d’armes de destruction massive en Irak.

26 janvier 2006 

La justice coréenne condamne les deux principaux fabricants de l’agent orange.

 

 

 

 

 

Le premier élément mis en avant et qui dure sur la continuité du métrage est l’agent Orange, représenté par l’agent Jaune dans le film.

 

Qu’est-ce que l’agent Orange ?

 

L’agent Orange est à l’origine un pesticide utilisé par les américains durant la guerre du Vietnam, (il est testé pour la première fois en Angleterre durant la seconde Guerre Mondiale, mais l’idée d’utiliser les herbicides comme moyen d’attaque remonte au XIXème siècle), pour contaminer les récoltes coréennes et vietnamiennes, dans le but de priver ces derniers de nourriture. Par la suite, on découvrit que cet insecticide avait des effets néfastes sur l’être humain, les nouveaux nés naissant avec de multiples malformations (à l’instar des retombées nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki).

 

Ci-contre : l’utilisation de l’agent Orange sur les récoltes lors de l’opération Ranch Hand

 

 

Les nécrotechnologies ne sont pas une nouveauté chez Monsanto. Avec six autres firmes américaines, cette entreprise a fabriqué une des plus terribles armes chimiques : l’agent orange.

 

 

A l’origine de l’agent Orange

 

 

Pendant la seconde Guerre Mondiale, alors que les forces américaines repoussent difficilement l’armée japonaise, l’idée est avancée d’affamer le Japon en détruisant les récoltes de riz au moyen d’un puissant herbicide. Des recherches sont financées par le gouvernement. Elles débouchent sur une combinaison de deux herbicides : le 2,4-D et le 2,4,5-T. Cette combinaison restera dans l’histoire sous le nom d’agent orange. Lors de la fabrication du second herbicide, qui entre pour 48,75% dans la composition de ce défoliant, un produit dérivé apparaît : le TCDD, mieux connu sous le nom de « dioxine ». Selon les fabricants, cette « impureté » ne peut être éliminée. Plus le taux de l’herbicide 2,4,5-T est élevé dans la composition du défoliant, plus le taux de dioxine est important.

 

L’agent orange est testé sur un atoll du Pacifique. Sa nocivité est telle que le président Roosevelt décide d’y renoncer et interdit à l’armée américaine de s’en servir, mais ses successeurs n’auront pas les mêmes scrupules. Le Président Eisenhower autorise en 1959 la mise au point de la technologie aérienne permettant l’épandage du défoliant.

 

Début des années soixante, Monsanto et six autres firmes américaines (Dow Chemicals, Diamond Shamrock Corporation, Hercules Inc, Uniroyal Inc, T-H Agricultuial & Nutrition Company et Thomson Chemical Corporation) produisent des herbicides contenant du TCDD alors que les recherches médicales établissent de manière incontestable son triple caractère : il provoque le cancer, il cause des malformations congénitales chez le fœtus et il est à l’origine de modifications génétiques.

 

Le 30 novembre 1961, le président John F. Kennedy donne le feu vert à des actions aériennes en vue de défolier la forêt vietnamienne. Quelques mois plus tard, il signe l’ordre d’utiliser les mêmes moyens pour détruire les récoltes agricoles. L’opération « Ranch Hand » est lancée. Le 12 janvier 1962, un bimoteur Hercules C-123 décolle pour la première mission de la plus grande guerre chimique jamais menée dans l’histoire de l’humanité.

 

Pour la première fois, la destruction de l’environnement devient un objectif de guerre. Il faut empêcher que la forêt et le maquis puissent dissimuler l’adversaire, ses caches et ses déplacements. Il faut détruire les récoltes qui servent à nourrir des populations mal contrôlées et inciter les paysans à fuir les campagnes infiltrées par la guérilla.

 

Pendant dix ans, l’aviation américaine a déversé 72 millions de litres d’herbicides dont 41.635.000 litres d’agent orange sur une superficie totalisant, dans les trois pays touchés, près de 2 millions d’hectares de forêts et de rizières dont 34 % ont été arrosés plus d’une fois et 12%, au moins, l’ont été à trois reprises. Les territoires ciblés s’étendent sur les 16.000 km de la piste Ho Chi Minh au Laos et au Cambodge, sur la zone qui s’étend dans le delta du Mékong jusqu’à la péninsule de Camau, au Sud-Vietnam, sur les zones en bordure du Cambodge et du Laos, sur la zone spéciale baptisée Rung Sat, qui contrôle toutes les rivières conduisant à Saigon, et sur la zone démilitarisée au sud du 17e parallèle, frontière entre les deux Vietnam.

 

 

Vies brisées

 

Liên, Hông et Nga. Trois Vietnamiennes qui ne prononceront jamais leur nom. Pas davantage que leurs frères, Hung et Manh. Tous les cinq sont nés entre 1971 et 1985. Tous les cinq sont congénitalement sourds-muets et frappés de déficiences mentales. Long, leur mère, et But, leur père, étaient des combattants pendant la guerre. Elle désamorçait les mines. Il faisait partie d’une unité régulière. Tous deux ont été exposés aux herbicides déversés par l’aviation américaine.

 

A l’hôpital Tu Du d’Ho Chi Minh Ville, depuis 1988, 30 % des nouveaux nés souffrent de malformations : bras ou jambes atrophiés ou déformés, palais fendu, spina bifida, enfants trisomiques. 1988, 17 ans après l’arrêt des largages de défoliants, les substances toxiques se retrouvent désormais dans les fruits et les légumes cultivés dans des sols gorgés de la dioxine produite chez Monsanto. Une deuxième génération née après la guerre est victime des armes chimiques utilisées par les Américains. « Ce ne sont pas des bébés qui naissent, ce sont des monstres » s’indigne le Dr. Le Diem Huong après avoir donné naissance à un garçon dont les organes génitaux émergent du visage.

 

Le Capitaine Tom Nesbitt pilotait un des hélicoptères Bell Huey de la 114e Compagnie d’Assaut basée à Vinh Long, dans le delta du Mékong. Au début de 1971, il partit en mission pulvériser du défoliant au-dessus de la forêt de U Minh. Après chaque passage, lorsqu’il faisait demi-tour, des centaines de gouttelettes pénétraient l’intérieur de l’appareil.

Pham Thai, 17 ans (2002)

 

Nesbitt comme ses co-équipiers ne portaient aucune protection particulière. Vingt ans plus tard, il souffre de troubles psychologiques et physiques. Son médecin lui déconseille fortement d’avoir des enfants, car ceux-ci pourraient être gravement handicapés. Beaucoup de soldats, exposés comme lui, ont souffert bien davantage encore. Beaucoup sont morts depuis la fin de la guerre.

 

 

Bilan humain

Bilan écologique et agricole du fait des seuls herbicides*

- Impossible à chiffrer de manière précise. Des dizaines de milliers de paysans ont été exposés aux herbicides. Des milliers de combattants vietnamiens et américains également.

 

- Au Vietnam, le taux de concentration en dioxine détecté chez les adultes, mais aussi chez les enfants nés après la guerre est anormalement élevé dans les régions où fut déversé l’agent orange.

 

- Alors que dans le reste de l’Asie du Sud-Est, la fréquence du choriocarcinome - une variété de cancer de l’utérus - est de 1 à 2 pour mille, au Vietnam du Sud elle est de 6 pour cent.

 

- Après la guerre, des milliers de soldats américains, australiens, coréens, néo-zélandais ayant servi au Vietnam ont été et sont encore victimes de maladies de la peau, de tumeurs, de différentes formes de la maladie d’Hodgkins, de cancers du poumon, du larynx, de la trachée, de la prostate. Le taux des enfants malformés physiquement ou mentalement, nés d’un père ayant servi au Vietnam, est anormalement élevé. La mort subite chez les bébés de soldats exposés à l’agent orange est quatre fois plus fréquente que chez les autres nourrissons. Le taux de mortalité prématurée est beaucoup plus élevé chez les vétérans du Vietnam exposés aux défoliants que chez les autres anciens combattants.

 

- Il n’y a aucune raison de penser que ces caractéristiques plus aisément décelées dans les pays riches ne se retrouvent pas dans les trois pays indochinois victimes de l’agent orange.

- 43% des régions cultivées sont empoisonnés.

- 60 % des plantations d’hévéas sont détruits

- 44% de la forêt sont détruits

- 36% des forêts de palétuviers sont détruits et il faudra plus de cent ans pour les reconstituer

- 6.250 km², dans le Sud du Vietnam, restent impropres à la culture 30 ans après.

- Au Cambodge, 150.000 ha de forêts et de plantations d’hévéas sont détruits

- Au Laos, 160.000 ha de forêts sont détruits

- Pollution massive des eaux (en 1995, une rivière du centre du Vietnam contient un taux de dioxine un milliard de fois plus élevé qu’une rivière du Canada en zone industrielle) et des sols provoquant pour de nombreuses décennies un empoisonnement de l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Pendant ces mêmes années soixante, 75.700 litres d’agent orange ont été également déversés sur la zone démilitarisée qui borde la frontière entre les deux Corée.

*(auxquels il faut ajouter les dégâts provoqués par les bombardements, au napalm en particulier)

  

 

D’après M. Raoul Marc Jennar

Une affiche de sensibilisation contre l’Agent Orange (réalisée par Thuy Vy Do Huynh)

On peut y lire sous le titre : « Plus de 45 ans après le début de la guerre chimique au Viet Nam, des enfants crèvent la gueule ouverte » (André Bouny)

 

L’utilisation de l’agent Orange, reste, de nos jours, l’un des plus grands crimes contre l’humanité.

 

A noter que l’on peut également faire un lien entre la forme de la machine qui contient l’agent jaune et la forme de Gwoemul.

 

 

 

 

base

 

 

Le prologue du film est lui-même une réécriture d’un incident bien réel. Il s’agit de l’incident Albert McFarland (dévoilé au grand jour en 2000). Cet incident relate comment un soldat américain, ordonna à un jeune médecin coréen de déverser des produits hautement toxiques dans le lac voisin. Qu’il s’agisse de la réalité ou du film, un autre élément se confond, le lieu de l’incident : la base américaine de Yongsan, qui est également un élément à connecter avec la réalité.

 

C’est d’ailleurs montré dans le film, où un rapport de force est mis en avant dans le prologue du film, grâce au procédé de champs, contre-champs entre l’américain et le coréen, le procédé donnant l’impression que l’Américain domine le Coréen.

 

Vous pouvez retrouver l’article de presse (en anglais) qui relate l’incident en cliquant ici.

 

La base américaine de Yongsan est doublement célèbre pour avoir été le lieu d’un tragique incident qui conduisit à sa fermeture. En effet, cette base fut fermée suite au décès de deux jeunes filles coréennes, écrasées par un convoi américain.

 

La base de Yongsan, vue depuis Google Earth

 

 

Juste avant l’opération au cerveau de Gang-du, le médecin américain révèle quelque chose de très important : le fait qu’il n’y a pas de virus. Il emploie l’expression « No Virus ». Le réalisateur, Bong Joon-Ho, révélera dans le making-of que cette phrase revient à dire qu’il n’y a pas d’armes de destruction massive en Irak, alors sujet brûlant lors de la pré-production du film.

 

Tout ce qui est de l’ordre de parler du virus (qui éclipse au passage le danger que peut provoquer un monstre que les autorités laissent en liberté) relève du mensonge d’état.

 

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Corée et Etats-Unis : Il n’y a qu’un pas vers la désinformation

 

Tout est faux : le dos couvert de cloques montré à la télévision n’est pas celui de Donald White, ce dernier n’est pas mort de virus, mais d’un arrêt cardiaque lors d’une opération et surtout aucun virus n’a été détecté dans son organisme, ni dans celui des patients placés en quarantaine. Bien que les américains savent et surtout déclarent qu’il n’existe aucun virus, ils utilisent toutefois l’Agent Jaune en pleine manifestation. Les gens tombent malades (on voit des policiers vomirent, cracher du sang et même saigner des oreilles). Est-ce là un véritable moyen de combattre la créature où bien le moyen de mettre un terme au rassemblement généré par les partisans de Gang-du, qui connait la vérité sur le virus ? Le doute n’est plus permis, tout comme la lobotomie frontale de ce dernier après qu’il ait découvert la vérité. Ces deux éléments sont conduits dans un seul but : faire grandir la psychose d’une possible maladie, afin de mieux contrôler les médias et surtout le pays…

 

Les médias répètent aveuglement ce que les USA déclarent, et par un tour de passe-passe ironique, un faux virus est combattu par un vrai danger.

 

Nous pouvons également faire un lien entre le film et le conflit du 11 septembre et ce qui en a découlé. A savoir la « création », la formation et le soutien à Ben Laden par les services secrets américain, avant que celui-ci ne devienne un « monstre » et ne serve d’excuse à Bush pour attaquer les pays qu’il désire contrôler ; dans le film, la métaphore est montrée de manière plus subtile mais en y regardant de plus prés nous retrouvons les grandes lignes : Des produits toxiques sont déversés illégalement par des militaires américains dans le fleuve Han. Quelques années plus tard, ceux-ci ont permis la naissance d’un monstre destructeur et incontrôlable que les américains ne tardent pas à utiliser comme excuse pour attaquer le pays. En plus de s’appuyer sur un événement grave de l’histoire coréenne (l’incident McFarland), le prologue du film amène rapidement sur un autre grand événement (de plus grande envergure cette fois) de l’histoire contemporaine.

 

Le réalisateur coréen ne passe donc pas par quatre chemins et s’attaque à l’ennemi public numéro un : Bush fils.

 

L’extrait qui suit correspond à la séquence où le médecin américain déclare à son subordonné coréen qu’il n’existe aucun virus. Gang-du les entends et il subit une opération du cerveau.

 

 

 

 

 

The Host contient un gros message écologique. Tout part d’une pollution désinvolte du fleuve, bouillon de culture engendrant la naissance de Gwoemul et en contrepartie, tout se termine par une pollution chimique de grande envergure, suite à l’utilisation de l’Agent Jaune. Les deux sont liés par un point névralgique, la ressemblance entre la machine qui déverse l’agent Jaune et la silhouette recroquevillée du monstre (cité plus haut). Cette ressemblance prouve que ce sont les deux versants d’une même pollution, l’une secrète, l’autre étalée au grand jour.

 

polution montage

 

Nous pouvons mettre en relation ce point avec le précédent sur la désinformation ; puisque cet aspect n’en reste pas moins secondaire dans le discours politique du film au sens où la pollution est une conséquence parmi d’autres, un dommage collatéral parmi d’autres, de la violence et de la sottise des Etats. La Nature est polluée au même titre que les esprits des téléspectateurs sont pollués par la désinformation.

 

 

 

L’hygiénisme est à la base du film. Tout commence par cette phrase « Ce que je déteste le plus, c’est la poussière ». Le souvenir du SRAS et de la Grippe Aviaire est encore présent dans les mémoires. Dans le métrage, la campagne de désinformation ne véhicule qu’une chose, la psychose d’un nouveau virus, qui transforme chaque citoyen en hôte potentiel, qui écarte par la même le danger que représente la bête elle-même, à l’image de cet homme qui crache dans une flaque d’eau, avant qu’un bus ne passe et n’éclabousse tout le monde. Le cinéaste vise donc la psychose née de la grippe aviaire, du SRAS et maintenant de la grippe A N1N1 qui transforme chaque passant en « hôte » potentiel.

 

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Le monstre attrape par les cheveux une femme qui se nettoie délicatement les ongles. Il est clair que le cinéaste est « avec » le monstre, qu’il se moque de cette manie d’être parfaitement propre sur soi. Gang-du est au contraire un modèle de saleté et de négligence : il ne se lave pas, se gratte le dos, essuie ses mains grasses sur les draps propres de l’hôpital. Il y a une vraie tendresse de la part du cinéaste pour cette hygiène approximative, par opposition aux maniaques du « clean » : le plan le plus drôle est assurément celui le plan cité précédemment de la rangée de passants aspergée par une flaque d’eau dans laquelle vient de cracher un homme suspect.

 

 

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Le SRAS                                  

 

SRAS est l’abréviation de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (En anglais, SARS, pour Severe Acute Respiratory Syndrome). Chez nous, on la connait également sous le nom de Pneumonie Atypique. Il s'agit d'une pneumopathie (infection pulmonaire) fébrile (fièvre >38°) sévère pouvant évoluer vers une insuffisance respiratoire. Les personnes atteintes ont en plus de la fièvre des symptômes respiratoires tels que la toux, l'essoufflement ou les difficultés à respirer. Dans certains cas, les symptômes respiratoires deviennent de plus en plus graves et les personnes atteintes ont besoin d'oxygène et de ventilation artificielle. Il existe d'autres symptômes du SRAS, dont des douleurs musculaires, des maux de tête et un mal de gorge.

 

Nous savons aujourd’hui que l’un des agents responsable du SRAS est le coronavirus, en revanche présent dans les infections bénignes, telles que le rhume. L'implication d’un "paramyxovirus" (famille incluant entre autre les virus de la rougeole et de oreillons) reste possible. Les experts chinois continuent à rechercher un autre virus de type "chlamydia".

 

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La souche coronavirus

 

Nous pouvons établir un schéma (image ci-dessous) qui s’applique à toutes les maladies de ce type. Un parasite se créé, il est par la suite transmis à un vecteur, qui peut être un animal (en particulier des insectes tels que les moustiques) ou un végétal. Le vecteur transporte le virus jusqu'à un hôte, animal (civette, porc, volaille par exemple) ou directement humain. A son tour l’hôte recombine le virus, qui donne à nouveau un nouveau parasite, qui sera à son tour transporté par un vecteur, qui le transmettra à un nouvel hôte et ainsi de suite…

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Transmission du SRAS :

La maladie se transmet de personne à personne par contact direct avec un malade. La grande majorité des cas concernaient au début de l'épidémie des professionnels de santé, elle s’est vite développée dans le monde.

 

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La civette chinoise (image ci-contre) semble être l’hôte du SRAS. Cet animal ressemble à un gros chat aux pattes courtes d'une vingtaine de kilos, avec un corps trapu, un pelage de couleur grise avec des tâches noires. Le dos est surmonté d'une crête noire, le cou a des bandes noires et les pattes sont totalement noires.

 

Un autre animal peut être à l’origine de la pandémie, le Procyon lotor, plus communément appelé chez nous « Raton laveur ».

 

Les recherches menées sur ces animaux ont montrées que le virus ne serait pas dangereux, mais qu’il ne deviendrais dangereux qu’à partir d’une pénétration dans le corps humain, ce qui augmenterait sa dangerosité.

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En faisant des recherches sur la civette, les scientifiques ont découvert que le coronavirus de la civette présente une similitude presque parfaite avec le coronavirus trouvé chez les malades de la pneumopathie atypique.

 

La Grippe aviaire

 

Alors que le monde se remet délicatement du SRAS, un nouveau virus fait alors son apparition ; le virus H5N1, plus communément appelé « grippe aviaire ».

 

La transmission d'un virus aviaire hautement pathogène chez les oiseaux peut avoir lieu lors de contacts fréquents et/ou intensifs avec des oiseaux infectés. Elle se fait par le biais de fines poussières contaminées par les déjections ou les secrétions respiratoires des oiseaux :

- Par voie respiratoire

- Par projection sur les muqueuses oculaires

- Par contact main contaminée-œil

La contamination de personne infectée à personne saine (transmission interhumaine) a été exceptionnellement observée.

 

Remarque : l'existence d'une infection simultanée, chez un porc ou chez un être humain, par un virus de la grippe aviaire et par un virus de la grippe humaine pourrait favoriser l'émergence d'un nouveau virus très contagieux pour l'homme (recombinaison), à l'origine d'une épidémie mondiale de grippe (exemple de la “grippe espagnole” de 1918 à 1920).

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Une affiche de prévention française (Aéroport d’Orly)

 

Comme dit plus haut, la transmission à l’homme reste tout de même peu fréquente. Plusieurs épisodes décrits ces dernières années :

 

Date

Lieu

Nombre de cas humains

1997

Hong-Kong

18 cas, dont 6 décès

Février 2003

Hong-Kong

2 cas, dont 1 décès

Printemps 2003

Pays-Bas

89 cas, dont 1 décès

2004

Asie

45 cas, dont 35 décès

 

 

(données OMS)

 

Les personnes ayant le plus de risque de contracter le virus sont celles exerçant une activité nécessitant un contact étroit avec des animaux infectés ou leur environnement souillé, notamment les éleveurs et leurs familles, techniciens de coopérative et vétérinaires avicoles, les équipes d'intervention pour euthanasie, nettoyage, désinfection, ramassage des cadavres, équarrisseurs, ainsi que le personnel technique de laboratoire.

 

La maladie peut se manifester parfois, par une simple conjonctivite, mais peut atteindre la forme grippale, pouvant se compliquer d'une pneumonie (mortalité élevée).

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Le virus de la grippe A

 

 

La Grippe A (H1N1) (ou Nouvelle grippe A/H1N1)

 

Bien que le film ait été réalisé en 2006, soit 3 ans avant l’arrivée de la Grippe A, nous pouvons tout de même faire le lien avec cette nouvelle pathologie, où, encore une fois, la psychose d’une pandémie mondiale prend le dessus, sans que les réels dangers ne soient connus.

 

La Grippe A/H1N1 est une infection humaine par un virus grippal qui infecte habituellement les porcs. Dans l’épidémie actuelle, les virus isolés chez les malades sont des virus qui appartiennent à la famille A/H1N1. Dans le cas présent, ce n’est pas une grippe porcine. C’est une infection à un virus qui s’est développé chez le porc mais qui maintenant se transmet d’homme à homme. Ce virus est différent du virus H1N1 de grippe saisonnière, virus d’origine humaine qui circule habituellement.

 

Dans le cadre de l’épidémie actuelle, la transmission se fait de la même manière que celle d’une grippe saisonnière  :

  • par la voie aérienne, c’est-à-dire la dissémination dans l’air du virus par l’intermédiaire de la toux, de l’éternuement ou des postillons ;
  • par le contact rapproché avec une personne infectée par un virus respiratoire (lorsqu’on l’embrasse ou qu’on lui serre la main) ;
  • par le contact avec des objets touchés et donc contaminés par une personne malade (exemple : une poignée de porte).

 

Les symptômes de la grippe A/H1N1 chez l’homme sont, dans la majeure partie des cas, les mêmes que ceux de la grippe saisonnière : fièvre, courbatures, toux et fatigue notamment.

 

 

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Ci-dessus : trois affiches françaises de prévention anti Grippe A (vous pouvez cliquer dessus pour agrandir)

 

Face à cette psychose, le monstre, qui est un gros déchet ambulant, devient presque sympathique et salvateur. Avec leur allure dégingandée et maladroite, toujours prêts à chuter. Gang-du et la bête ont un air de famille.

 

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Durant les années 1980, la Corée du Sud a connu une autre période de trouble avec son gouvernement, le pays étant encore placé sous le signe de la dictature jusqu’aux manifestations de la jeunesse à la fin des années 1980 (auxquelles à participé Bong Joon-Ho, jeune étudiant à Yonsei). Il en est d’ailleurs question dans le film, au travers du personnage de Nam-il qui déclare avoir « œuvré pour la démocratisation du pays » ; il se plaint d’ailleurs que l’on ne parle pas de lui aux infos, tandis que l’on parle de tous les autres membres de la famille Park. Le personnage un peu en retrait de l’oncle alcoolique n’est donc pas que le représentant des « diplômés chômeurs » : il est le symbole des années de lutte contre la dictature.

 

Par la suite, lorsqu’il retrouve un de ses ancien camarades pour tracer un appel de la petite Hyun-Seo, il lui demande, soupçonneux : « On manifestait tout le temps. Comment as-tu trouvé le temps de travailler ? » Lui a sacrifié sa jeunesse pour sa patrie, c’est un vétéran.

 

Lors de l’affrontement final, c’est avec ses geste de jeunesse (fabriquer et lancer des cocktails Molotov) qu’il va affronter le monstre.

 

La scène finale, où il lance des cocktails Molotov contre la créature rappelle les affrontements étudiants-policiers de cette période. De plus, Bong Joon-ho déclare dans un entretien disponible en bonus dans le DVD, que la scène finale où Nam-il s’avance vers le monstre est inspirée d’un fait divers de juin 1987 : un étudiant de Yonei a affronté tout seul les policiers avec des cocktails Molotov dans son sac à dos. Cette dimension, capitale, permet de comprendre que la satire ne se borne pas à l’anti-américanisme.

 

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La manifestation est l’apothéose du discours politique du film. L’agent jaune lâché contre le monstre semble autant lâché contre les étudiants, comme les forces de l’ordre envoient des bombes lacrymogène. La jeunesse recommence à manifester comme au temps de la dictature parce qu’elle a affaire à une dictature plus insidieuse au sein même de la démocratie. La démocratie héberge une dictature aussi aveugle, violente et mensongère. L’éloge de la débrouillardise, la solidarité entre « ratés » et la méfiance naturelle envers les puissants nous l’indiquaient déjà au grand jour :

 

Le monstre qui se dessine en creux dans The Host est bel et bien l’Etat.

 

 

Au jour où un second volet et un remake américain sont sur le point de voir le jour, une question demeure : Aura-t-on droit, encore une fois à une dénonciation de l’histoire ? Et que feront les américains de ce film dénonciateur ? Sans doute un vulgaire film pop-corn, comme ils l’avait fait avec Godzilla en 1997 ou se disculperons sans doute de certains de leurs actes.

 

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