|
||||||||||||||||||||||||
|
|
|||||||||||||||||||||||
Ce dossier a pu être réalisé grâce à des données qui m’ont été transmises
par diverses sources. |
|
|||||||||||||||||||||||
ATTENTION, ce dossier est
susceptible de choquer les jeunes lecteurs. |
|
|||||||||||||||||||||||
Tout le récit de The Host est un parti pris sur la réalité, le plus
souvent en rapport avec le gouvernement américain, qui prend son point
d’origine en pleine Guerre de Corée. Le film joue avec plusieurs strates de l’histoire moderne de son pays et
adopte au moins cinq angles d’attaque : L’impérialisme américain, la
désinformation, la pollution, l’hygiénisme et la dictature. |
|
|||||||||||||||||||||||
Avant
de parler des angles exploités dans le film, rappelons la chronologie des
événements :
|
||||||||||||||||||||||||
|
|
|
||||||||
Le premier élément mis en avant et qui dure sur la continuité du métrage
est l’agent Orange, représenté par l’agent Jaune dans le film. Qu’est-ce que l’agent Orange ? L’agent Orange est à l’origine un pesticide utilisé par les américains
durant la guerre du Vietnam, (il est testé pour la première fois en
Angleterre durant la seconde Guerre Mondiale, mais l’idée d’utiliser les
herbicides comme moyen d’attaque remonte au XIXème siècle), pour
contaminer les récoltes coréennes et vietnamiennes, dans le but de priver ces
derniers de nourriture. Par la suite, on découvrit que cet insecticide avait
des effets néfastes sur l’être humain, les nouveaux nés naissant avec de
multiples malformations (à l’instar des retombées nucléaires d’Hiroshima et
Nagasaki). Ci-contre : l’utilisation de
l’agent Orange sur les récoltes lors de l’opération Ranch Hand |
|
|
||||||||
Les
nécrotechnologies ne sont pas une nouveauté chez Monsanto. Avec six autres
firmes américaines, cette entreprise a fabriqué une des plus terribles armes
chimiques : l’agent orange. |
|
|||||||||
A l’origine de l’agent Orange
Pendant la seconde Guerre Mondiale, alors que les forces américaines
repoussent difficilement l’armée japonaise, l’idée est avancée d’affamer le
Japon en détruisant les récoltes de riz au moyen d’un puissant herbicide. Des
recherches sont financées par le gouvernement. Elles débouchent sur une
combinaison de deux herbicides : le 2,4-D et le 2,4,5-T. Cette combinaison
restera dans l’histoire sous le nom d’agent orange. Lors de la fabrication du
second herbicide, qui entre pour 48,75% dans la composition de ce défoliant,
un produit dérivé apparaît : le TCDD, mieux connu sous le nom de « dioxine ».
Selon les fabricants, cette « impureté » ne peut être éliminée. Plus le taux
de l’herbicide 2,4,5-T est élevé dans la composition du défoliant, plus le
taux de dioxine est important. |
|
|||||||||
L’agent orange est testé sur un atoll du Pacifique. Sa nocivité est telle
que le président Roosevelt décide d’y renoncer et interdit à l’armée
américaine de s’en servir, mais ses successeurs n’auront pas les mêmes
scrupules. Le Président Eisenhower autorise en 1959 la mise au point de la
technologie aérienne permettant l’épandage du défoliant. Début des années soixante, Monsanto et six autres firmes américaines (Dow
Chemicals, Diamond Shamrock Corporation, Hercules Inc, Uniroyal Inc, T-H
Agricultuial & Nutrition Company et Thomson Chemical Corporation)
produisent des herbicides contenant du TCDD alors que les recherches
médicales établissent de manière incontestable son triple caractère : il
provoque le cancer, il cause des malformations congénitales chez le fœtus et
il est à l’origine de modifications génétiques. Le 30 novembre 1961, le président John F. Kennedy donne le feu vert à des
actions aériennes en vue de défolier la forêt vietnamienne. Quelques mois
plus tard, il signe l’ordre d’utiliser les mêmes moyens pour détruire les
récoltes agricoles. L’opération « Ranch Hand » est lancée. Le 12 janvier
1962, un bimoteur Hercules C-123 décolle pour la première mission de la plus
grande guerre chimique jamais menée dans l’histoire de l’humanité. Pour la première fois, la destruction de l’environnement devient un
objectif de guerre. Il faut empêcher que la forêt et le maquis puissent
dissimuler l’adversaire, ses caches et ses déplacements. Il faut détruire les
récoltes qui servent à nourrir des populations mal contrôlées et inciter les
paysans à fuir les campagnes infiltrées par la guérilla. Pendant dix ans, l’aviation américaine a déversé 72 millions de litres
d’herbicides dont 41.635.000 litres d’agent orange sur une superficie
totalisant, dans les trois pays touchés, près de 2 millions d’hectares de
forêts et de rizières dont 34 % ont été arrosés plus d’une fois et 12%, au
moins, l’ont été à trois reprises. Les territoires ciblés s’étendent sur les
16.000 km de la piste Ho Chi Minh au Laos et au Cambodge, sur la zone qui
s’étend dans le delta du Mékong jusqu’à la péninsule de Camau, au
Sud-Vietnam, sur les zones en bordure du Cambodge et du Laos, sur la zone
spéciale baptisée Rung Sat, qui contrôle toutes les rivières conduisant à
Saigon, et sur la zone démilitarisée au sud du 17e parallèle, frontière entre
les deux Vietnam. |
|
|||||||||
Vies brisées Liên, Hông et Nga. Trois Vietnamiennes qui ne prononceront jamais leur
nom. Pas davantage que leurs frères, Hung et Manh. Tous les cinq sont nés
entre 1971 et 1985. Tous les cinq sont congénitalement sourds-muets et frappés
de déficiences mentales. Long, leur mère, et But, leur père, étaient des
combattants pendant la guerre. Elle désamorçait les mines. Il faisait partie
d’une unité régulière. Tous deux ont été exposés aux herbicides déversés par
l’aviation américaine. A l’hôpital Tu Du d’Ho Chi Minh Ville, depuis 1988, 30 % des nouveaux nés
souffrent de malformations : bras ou jambes atrophiés ou déformés, palais
fendu, spina bifida, enfants trisomiques. 1988, 17 ans après l’arrêt des
largages de défoliants, les substances toxiques se retrouvent désormais dans
les fruits et les légumes cultivés dans des sols gorgés de la dioxine
produite chez Monsanto. Une deuxième génération née après la guerre est
victime des armes chimiques utilisées par les Américains. « Ce ne sont pas
des bébés qui naissent, ce sont des monstres » s’indigne le Dr. Le Diem Huong
après avoir donné naissance à un garçon dont les organes génitaux émergent du
visage. Le Capitaine Tom Nesbitt pilotait un des hélicoptères Bell Huey de la
114e Compagnie d’Assaut basée à Vinh Long, dans le delta du Mékong. Au début
de 1971, il partit en mission pulvériser du défoliant au-dessus de la forêt
de U Minh. Après chaque passage, lorsqu’il faisait demi-tour, des centaines
de gouttelettes pénétraient l’intérieur de l’appareil. |
Pham Thai, 17 ans (2002) |
|||||||||
Nesbitt comme ses co-équipiers ne portaient aucune protection
particulière. Vingt ans plus tard, il souffre de troubles psychologiques et physiques.
Son médecin lui déconseille fortement d’avoir des enfants, car ceux-ci
pourraient être gravement handicapés. Beaucoup de soldats, exposés comme lui,
ont souffert bien davantage encore. Beaucoup sont morts depuis la fin de la
guerre. |
|
|||||||||
D’après M. Raoul
Marc Jennar Une affiche de sensibilisation contre
l’Agent Orange (réalisée par Thuy Vy Do Huynh) On peut y lire sous le titre :
« Plus de 45 ans après le début de la guerre chimique au Viet Nam, des
enfants crèvent la gueule ouverte » (André Bouny) L’utilisation de l’agent Orange, reste, de nos jours, l’un des plus grands
crimes contre l’humanité. A noter que l’on peut également faire un lien entre la forme de la
machine qui contient l’agent jaune et la forme de Gwoemul. |
|
|||||||||
|
|
Le prologue du film est lui-même une réécriture d’un incident bien réel.
Il s’agit de l’incident Albert McFarland (dévoilé au grand jour en 2000). Cet
incident relate comment un soldat américain, ordonna à un jeune médecin coréen
de déverser des produits hautement toxiques dans le lac voisin. Qu’il
s’agisse de la réalité ou du film, un autre élément se confond, le lieu de
l’incident : la base américaine de Yongsan, qui est également un élément
à connecter avec la réalité. C’est d’ailleurs montré dans le film, où un rapport de force est mis en
avant dans le prologue du film, grâce au procédé de champs, contre-champs
entre l’américain et le coréen, le procédé donnant l’impression que
l’Américain domine le Coréen. Vous pouvez retrouver l’article de presse (en anglais) qui relate
l’incident en cliquant ici. |
|
La base américaine de Yongsan est doublement célèbre pour avoir été le
lieu d’un tragique incident qui conduisit à sa fermeture. En effet, cette
base fut fermée suite au décès de deux jeunes filles coréennes, écrasées par
un convoi américain. La base de Yongsan, vue depuis Google Earth |
Juste avant l’opération au cerveau de Gang-du, le médecin américain
révèle quelque chose de très important : le fait qu’il n’y a pas de
virus. Il emploie l’expression « No Virus ». Le réalisateur,
Bong Joon-Ho, révélera dans le making-of que cette phrase revient à dire
qu’il n’y a pas d’armes de destruction massive en Irak, alors sujet brûlant
lors de la pré-production du film. Tout ce qui est de l’ordre de parler du virus (qui éclipse au passage le danger
que peut provoquer un monstre que les autorités laissent en liberté) relève
du mensonge d’état. Corée et
Etats-Unis : Il n’y a qu’un pas vers la désinformation Tout est faux : le dos couvert de cloques montré à la télévision
n’est pas celui de Donald White, ce dernier n’est pas mort de virus, mais
d’un arrêt cardiaque lors d’une opération et surtout aucun virus n’a été
détecté dans son organisme, ni dans celui des patients placés en quarantaine.
Bien que les américains savent et surtout déclarent qu’il n’existe aucun
virus, ils utilisent toutefois l’Agent Jaune en pleine manifestation. Les
gens tombent malades (on voit des policiers vomirent, cracher du sang et même
saigner des oreilles). Est-ce là un véritable moyen de combattre la créature
où bien le moyen de mettre un terme au rassemblement généré par les partisans
de Gang-du, qui connait la vérité sur le virus ? Le doute n’est plus
permis, tout comme la lobotomie frontale de ce dernier après qu’il ait
découvert la vérité. Ces deux éléments sont conduits dans un seul but :
faire grandir la psychose d’une possible maladie, afin de mieux contrôler les
médias et surtout le pays… Les médias répètent aveuglement ce que les USA déclarent, et par un tour
de passe-passe ironique, un faux virus est combattu par un vrai danger. Nous pouvons également faire un lien entre le film et le conflit du 11
septembre et ce qui en a découlé. A savoir la « création », la
formation et le soutien à Ben Laden par les services secrets américain, avant
que celui-ci ne devienne un « monstre » et ne serve d’excuse à Bush
pour attaquer les pays qu’il désire contrôler ; dans le film, la
métaphore est montrée de manière plus subtile mais en y regardant de plus
prés nous retrouvons les grandes lignes : Des produits toxiques sont
déversés illégalement par des militaires américains dans le fleuve Han.
Quelques années plus tard, ceux-ci ont permis la naissance d’un monstre
destructeur et incontrôlable que les américains ne tardent pas à utiliser
comme excuse pour attaquer le pays. En plus de s’appuyer sur un événement
grave de l’histoire coréenne (l’incident McFarland), le prologue du film
amène rapidement sur un autre grand événement (de plus grande envergure cette
fois) de l’histoire contemporaine. Le réalisateur coréen ne passe donc pas par quatre chemins et s’attaque à
l’ennemi public numéro un : Bush fils. |
|
L’extrait
qui suit correspond à la séquence où le médecin américain déclare à son subordonné
coréen qu’il n’existe aucun virus. Gang-du les entends et il subit une
opération du cerveau. |
|
The Host contient un gros message écologique. Tout part d’une
pollution désinvolte du fleuve, bouillon de culture engendrant la naissance
de Gwoemul et en contrepartie, tout se termine par une pollution chimique de
grande envergure, suite à l’utilisation de l’Agent Jaune. Les deux sont liés
par un point névralgique, la ressemblance entre la machine qui déverse
l’agent Jaune et la silhouette recroquevillée du monstre (cité plus haut).
Cette ressemblance prouve que ce sont les deux versants d’une même pollution,
l’une secrète, l’autre étalée au grand jour. Nous pouvons mettre en relation ce point avec le précédent sur
la désinformation ; puisque cet aspect n’en reste pas moins secondaire
dans le discours politique du film au sens où la pollution est une
conséquence parmi d’autres, un dommage collatéral parmi d’autres, de la
violence et de la sottise des Etats. La Nature est polluée au même titre que
les esprits des téléspectateurs sont pollués par la désinformation. |
L’hygiénisme est à la base du film. Tout commence par cette
phrase « Ce que je déteste le plus, c’est la poussière ». Le
souvenir du SRAS et de la Grippe Aviaire est encore présent dans les
mémoires. Dans le métrage, la campagne de désinformation ne véhicule qu’une
chose, la psychose d’un nouveau virus, qui transforme chaque citoyen en hôte
potentiel, qui écarte par la même le danger que représente la bête elle-même,
à l’image de cet homme qui crache dans une flaque d’eau, avant qu’un bus ne
passe et n’éclabousse tout le monde. Le cinéaste vise donc la psychose née de
la grippe aviaire, du SRAS et maintenant de la grippe A N1N1 qui transforme
chaque passant en « hôte » potentiel. |
|
||||||||||||||||||||||||
Le monstre attrape par les cheveux une femme qui se nettoie
délicatement les ongles. Il est clair que le cinéaste est « avec » le
monstre, qu’il se moque de cette manie d’être parfaitement propre sur soi.
Gang-du est au contraire un modèle de saleté et de négligence : il ne se
lave pas, se gratte le dos, essuie ses mains grasses sur les draps propres de
l’hôpital. Il y a une vraie tendresse de la part du cinéaste pour cette
hygiène approximative, par opposition aux maniaques du
« clean » : le plan le plus drôle est assurément celui le plan
cité précédemment de la rangée de passants aspergée par une flaque d’eau dans
laquelle vient de cracher un homme suspect. |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Le SRAS SRAS est l’abréviation de Syndrome
Respiratoire Aigu Sévère (En
anglais, SARS, pour Severe Acute Respiratory Syndrome). Chez nous, on la connait également sous le nom de Pneumonie
Atypique. Il s'agit d'une pneumopathie (infection pulmonaire) fébrile (fièvre
>38°) sévère pouvant évoluer vers une insuffisance respiratoire. Les
personnes atteintes ont en plus de la fièvre des symptômes respiratoires tels
que la toux, l'essoufflement ou les difficultés à respirer. Dans certains
cas, les symptômes respiratoires deviennent de plus en plus graves et les
personnes atteintes ont besoin d'oxygène et de ventilation artificielle. Il
existe d'autres symptômes du SRAS, dont des douleurs musculaires, des maux de
tête et un mal de gorge. Nous savons aujourd’hui que l’un des agents responsable du SRAS
est le coronavirus, en revanche présent dans les infections bénignes, telles
que le rhume. L'implication d’un "paramyxovirus" (famille incluant
entre autre les virus de la rougeole et de oreillons) reste possible. Les
experts chinois continuent à rechercher un autre virus de type
"chlamydia". |
|||||||||||||||||||||||||
La souche coronavirus |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Nous pouvons établir un schéma (image ci-dessous) qui s’applique
à toutes les maladies de ce type. Un parasite se créé, il est par la suite transmis
à un vecteur, qui peut être un animal (en particulier des insectes tels que
les moustiques) ou un végétal. Le vecteur transporte le virus jusqu'à un
hôte, animal (civette, porc, volaille par exemple) ou directement humain. A
son tour l’hôte recombine le virus, qui donne à nouveau un nouveau parasite,
qui sera à son tour transporté par un vecteur, qui le transmettra à un nouvel
hôte et ainsi de suite… |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Transmission
du SRAS : La maladie se transmet de personne à personne par contact direct
avec un malade. La grande majorité des cas concernaient au début de
l'épidémie des professionnels de santé, elle s’est vite développée dans le
monde. |
|||||||||||||||||||||||||
La civette chinoise (image ci-contre) semble être l’hôte du
SRAS. Cet animal ressemble à un gros chat aux pattes courtes d'une vingtaine
de kilos, avec un corps trapu, un pelage de couleur grise avec des tâches
noires. Le dos est surmonté d'une crête noire, le cou a des bandes noires et
les pattes sont totalement noires. Un autre animal peut être à l’origine de la pandémie, le Procyon lotor, plus communément appelé
chez nous « Raton laveur ». Les recherches menées sur ces animaux ont montrées que le virus
ne serait pas dangereux, mais qu’il ne deviendrais dangereux qu’à partir
d’une pénétration dans le corps humain, ce qui augmenterait sa dangerosité. |
|
||||||||||||||||||||||||
En faisant des recherches sur la civette, les scientifiques ont
découvert que le coronavirus de la civette présente une similitude presque
parfaite avec le coronavirus trouvé chez les malades de la pneumopathie
atypique. |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
La Grippe aviaire |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Alors que le monde se remet délicatement du SRAS, un nouveau
virus fait alors son apparition ; le virus H5N1, plus communément appelé
« grippe aviaire ». La transmission d'un virus aviaire hautement pathogène chez les
oiseaux peut avoir lieu lors de contacts fréquents et/ou intensifs avec des
oiseaux infectés. Elle se fait par le biais de fines poussières contaminées
par les déjections ou les secrétions respiratoires des oiseaux : - Par voie respiratoire - Par projection sur les muqueuses oculaires - Par contact main contaminée-œil La contamination de personne infectée à personne saine
(transmission interhumaine) a été exceptionnellement observée. Remarque
: l'existence d'une infection simultanée, chez un porc ou chez un
être humain, par un virus de la grippe aviaire et par un virus de la grippe
humaine pourrait favoriser l'émergence d'un nouveau virus très contagieux
pour l'homme (recombinaison), à l'origine d'une épidémie mondiale de grippe
(exemple de la “grippe espagnole” de 1918 à 1920). |
Une affiche de prévention française (Aéroport d’Orly) |
||||||||||||||||||||||||
Comme dit plus haut, la transmission à l’homme reste tout de
même peu fréquente. Plusieurs épisodes décrits ces dernières années :
Les personnes ayant le plus de risque de contracter le virus
sont celles exerçant une activité nécessitant un contact étroit avec des
animaux infectés ou leur environnement souillé, notamment les éleveurs et
leurs familles, techniciens de coopérative et vétérinaires avicoles, les
équipes d'intervention pour euthanasie, nettoyage, désinfection, ramassage
des cadavres, équarrisseurs, ainsi que le personnel technique de laboratoire.
La maladie peut se manifester parfois, par une simple
conjonctivite, mais peut atteindre la forme grippale, pouvant se compliquer
d'une pneumonie (mortalité élevée). |
|||||||||||||||||||||||||
|
Le virus de la grippe A |
||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
La Grippe A (H1N1)
(ou Nouvelle grippe A/H1N1) |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Bien que le film ait été réalisé en 2006, soit 3 ans avant
l’arrivée de la Grippe A, nous pouvons tout de même faire le lien avec cette
nouvelle pathologie, où, encore une
fois, la psychose d’une pandémie mondiale prend le dessus, sans que les réels
dangers ne soient connus. La
Grippe A/H1N1 est une infection humaine par un virus grippal qui infecte
habituellement les porcs. Dans l’épidémie actuelle, les virus isolés chez les
malades sont des virus qui appartiennent à la famille A/H1N1. Dans le cas
présent, ce n’est pas une grippe porcine. C’est une infection à un virus qui
s’est développé chez le porc mais qui maintenant se transmet d’homme à homme.
Ce virus est différent du virus H1N1 de grippe saisonnière, virus d’origine
humaine qui circule habituellement. Dans le cadre de l’épidémie actuelle, la
transmission se fait de la même manière que celle d’une grippe saisonnière
:
Les symptômes de la grippe A/H1N1 chez l’homme sont,
dans la majeure partie des cas, les mêmes que ceux de la grippe
saisonnière : fièvre, courbatures, toux et fatigue notamment. |
|||||||||||||||||||||||||
Ci-dessus : trois affiches françaises de prévention anti
Grippe A (vous pouvez cliquer dessus pour agrandir) |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Face à cette psychose, le monstre, qui est un gros déchet
ambulant, devient presque sympathique et salvateur. Avec leur allure dégingandée
et maladroite, toujours prêts à chuter. Gang-du et la bête ont un air de
famille. |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
|
Tu-hwan |
||||||||||||||||||||||||
|
Durant les années 1980, la Corée du Sud a connu une autre
période de trouble avec son gouvernement, le pays étant encore placé sous le
signe de la dictature jusqu’aux manifestations de la jeunesse à la fin des
années 1980 (auxquelles à participé Bong Joon-Ho, jeune étudiant à Yonsei).
Il en est d’ailleurs question dans le film, au travers du personnage de
Nam-il qui déclare avoir « œuvré pour la démocratisation du
pays » ; il se plaint d’ailleurs que l’on ne parle pas de lui aux
infos, tandis que l’on parle de tous les autres membres de la famille Park.
Le personnage un peu en retrait de l’oncle alcoolique n’est donc pas que le
représentant des « diplômés chômeurs » : il est le symbole des années de
lutte contre la dictature. Par la suite, lorsqu’il retrouve un de ses ancien camarades pour
tracer un appel de la petite Hyun-Seo, il lui demande, soupçonneux : « On
manifestait tout le temps. Comment as-tu trouvé le temps de travailler ? »
Lui a sacrifié sa jeunesse pour sa patrie, c’est un vétéran. |
||||||||||||||||||||||||
Lors de l’affrontement final, c’est avec ses geste de jeunesse
(fabriquer et lancer des cocktails Molotov) qu’il va affronter le monstre. La scène finale, où il lance des cocktails Molotov contre la
créature rappelle les affrontements étudiants-policiers de cette période. De
plus, Bong Joon-ho déclare dans un entretien disponible en bonus dans le DVD,
que la scène finale où Nam-il s’avance vers le monstre est inspirée d’un fait
divers de juin 1987 : un étudiant de Yonei a affronté tout seul les policiers
avec des cocktails Molotov dans son sac à dos. Cette dimension, capitale,
permet de comprendre que la satire ne se borne pas à l’anti-américanisme. La manifestation est l’apothéose du discours politique du film.
L’agent jaune lâché contre le monstre semble autant lâché contre les
étudiants, comme les forces de l’ordre envoient des bombes lacrymogène. La
jeunesse recommence à manifester comme au temps de la dictature parce qu’elle
a affaire à une dictature plus insidieuse au sein même de la démocratie. La
démocratie héberge une dictature aussi aveugle, violente et mensongère.
L’éloge de la débrouillardise, la solidarité entre « ratés » et la méfiance
naturelle envers les puissants nous l’indiquaient déjà au grand jour : Le monstre qui se dessine en creux dans The Host est bel et bien l’Etat. |
|||||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||||
Au jour où un second volet et un remake américain sont sur le
point de voir le jour, une question demeure : Aura-t-on droit, encore
une fois à une dénonciation de l’histoire ? Et que feront les américains
de ce film dénonciateur ? Sans doute un vulgaire film pop-corn, comme
ils l’avait fait avec Godzilla en 1997 ou se disculperons sans doute de
certains de leurs actes. |
|||||||||||||||||||||||||