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Né en 1931 |
Principalement connu des fans occidentaux pour avoir réalisé Godzilla Vs. Hedorah (1971), Yoshimitsu Banno a pourtant eu une carrière dans le cinéma longue et variée. Né en 1931, il rejoint la Toho peu après être diplômé de l’université de Tokyo en 1955. Au cours de ses dix premières années au sein de la firme, Banno occupe les postes d’assistant de production et d’assistant réalisateur aux cotés de cinéastes renommés, tels qu’Akira Kurosawa sur des films comme Throne of Blood (1957), The Lower Dephts (1957), The Hidden Fortress (1958), et The Bad Sleep Well (1960). En 1966, Banno créé une équipe de tournage sous-marin à la Toho, avant de réaliser des prises de vues sous-marines pour le film Judo Champion l’année suivante (un film de la très populaire saga Young Guy). En 1969, la Toho choisi Yoshimitsu Banno pour réaliser Birth of the Japanese Island pour le Mitsubushi Hall of the Future Pavilion lors de l’Expo '70, se déroulant à Osaka. Voulant surpasser l’idée de film, Banno créé une véritable exhibition audiovisuelle, utilisant des miroirs pour simuler les effets de tremblements de terre et d’éruptions volcaniques. Le film fut un immense succès, attirant un nombre record de spectateurs. La Toho en pris conscience et Tomoyuki Tanaka offrit à Banno la possibilité de réaliser le prochain film de Godzilla. L’idée générale de ce film vint de Banno après qu’il ait visité une plage prés de la zone industrielle de Yokkaichi. La zone était fortement polluée et la surface de l’eau était recouverte d’une épaisse couche de boue à l’odeur désagréable. « Il y avait un message dans le Godzilla original. Je ne voulais pas lui faire affronter quelque chose comme un homard géant, mais plutôt la chose la plus notoire dans la société actuelle », déclara Banno. "A cette époque, la rapide montée de la puissance économique de la nation avait créé un énorme problème avec la pollution. J'ai donc demandé à Tanaka, «Et si on imaginait un monstre né de la pollution » Il accepta. » Le nouveau monstre Hedorah (tenant son nom du mot japonais « hedoro », qui signifie "boue") devait à l’origine s’appeler Hedoron mais changea de nom après que le premier épisode de la série Spectreman (1971) montrait un monstre du même nom. Le directeur artistique, Yasuyuki Inoue conçu les différentes étapes de l'évolution Hedorah, basé sur les seules indications de Banno. Dans une interview donnée au magazine japonais Eiga Hi-Ho, Banno expliqua que « les yeux d’Hedorah ont été modélisés à partir d’organes génitaux féminins. J'ai redessiné le genre de dessins que l’on trouvait sur les murs d’un toilette public, avant de les remettre au personnel de création artistique. Je leur ai dit, 'Voila ce a quoi je veux que les yeux d’Hedorah ressemblent'. [Rires] Eh bien, allez, les vagins font peur! » Yoshimitsu Banno co-écrit Godzilla Vs. Hedorah avec le scénariste Takeshi Kimura (un habitué du genre puisqu’on lui doit les scénarii de Rodan ou War of the Gargantuas), et les effets spéciaux furent assurés par l’ancien assistant d’Eiji Tsuburaya, Teruyoshi Nakano. Le résultat final est sans doute le film le plus bizarre de la série, mélangeant mélange entre satire sociale, affrontements de monstres, animation, imagerie psychédélique, écrans partagés, séquences musicales, ainsi que la mort et la violence, ce qui n’était pas montré dans les films de monstres de la Toho. Nakano se souvint, « Avec le recul, le film semble de nature cruelle et oppressante. J'ai essayé de montrer la menace liée à la pollution avec des scènes où nous voyons Godzilla les yeux brûlés et des gens qui meurent. Je suppose que j’était mal à l’aise avec ça, ce qui explique les scènes comiques ... Nous avons fait Godzilla voler dans ce film. C'est scandaleux, nous n’aurions probablement pas dû faire ça. » Mais Banno pensa autre chose, en déclarant « Godzilla ne pouvaient atteindre Hedorah en marchant, il utilisa donc un autre moyen pour rattraper Hedorah ... Nous avons eu l'idée d'un hippocampe : souffler de l'air de la bouche, et revenir en arrière. » Tomoyuki Tanaka était hospitalisé durant le tournage du film, il ne vu le film qu’une fois monté. Il fut dépité. « Tanaka vu le film et ne fut pas satisfait », se souvient Banno. Le réalisateur avait espéré réaliser une suite avec Godzilla et Hedorah combattre en Afrique, mais Tanaka refusa de laisser Banno faire un autre film de la franchise. « Je fut un peu déçu, mais c’est suite à ça que je me suis tourné vers les documentaires sous-marins J'ai eu la chance de monter sur le dos d'un requin pèlerin. » Après Godzilla Vs. Hedorah, Banno réalisa le film documentaire Starving Sahara (1972), un appel à l’aide contre la sécheresse en Afrique. Il co-écrit également le scénario avant d’être assistant réalisateur sur Prophecies of Nostradamus (1974), adapté du roman de Tsutomu Goto. De 1975 à 1978, Banno réalise une série de documentaires pour la série télévisée Wonderful World. Au début des années 1980, il produit le téléfilm de la Toho Tokyo Earthquake M8 (1980) avant d’écrire et de produire plusieurs films d’animations tels que The Story of Shigeo Nagashima, The Wizard of Oz (1982) et Techno Police (1982 également). Yoshimitsu Banno travailla également sur le développement du Japax, un format de tournage et de projection 70mm, similaires à Imax. Il produit le premier film en Japax, Breathe, dont la première se fit à la Tsukuba Expo en 1985. La suite du développement conduit à l’Opax (un format de projection 70mm avec écran en forme de dôme), au Cubic (un format 70mm 3D), et au Twin Cubic, qui utilisé deux projecteurs Japax. Les films réalisés dans les différents formats furent présentés lors de festivals et expositions à travers le Japon, parmi les films ont été produits par Banno, notons Magma Adventure (1988), Hurry Up Children of Earth (1988), et Fly Eagle (1989). Il a également conçu des attractions pour le parc Space World, situé dans la ville de Kitakyushu, et en 1991, il a été invité pour organiser une présentation du Japax lors d’un festival cinématographique organisé à Milan, en Italie par le mondialement connu réalisateur du Parrain et d’Apocalypse Now, Francis Ford Coppola. |