L’idée d’adapter le chez d’œuvre d’Inoshiro Honda au public américain circulait depuis prés de cinq ans avant la sortie du remake. En effet, une première version, qui devait être réalisée par Jan De Bont et mettant en scène le Gryphon devait voir le jour en 1994.

 

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Jan De Bont

Suite à une divergence d’opinion entre le réalisateur, qui souhaitait réaliser un film dans la continuité des films japonais, et la production, qui souhaitait réaliser un film sans rapport, ils mirent fin à leur collaboration suite à un désaccord de budget, officiellement, bien que la version d’Emmerich couta autant.

 

Sony trouva peu après le remplaçant de De Bont en la personne de Roland Emmerich, qui vient alors de finir le tournage d’Independance Day.

 

Emmerich n’est pas fan des Godzilla japonais (bien qu’il dit l’être dans les interview, pour rassurer les fans) et Sony voit donc en lui, l’homme qui leur fallait pour réaliser un Godzilla sans rapports.

 

Alors que le tournage du film poursuit son cours, les fans de longue date de Big G ont du mal à faire leur deuil, et encore moins lors de la sortie du film, le 18 mai 1998. Le film se révélant réellement différent de ce que les fans avaient l’habitude de voir. Mais dans ce cas peut-on réellement parler de remake ?

 

Sony désigne son film par le terme « remake », et pour cause, le film est bien un remake, mais plus de The Beast from 20, 000 fathoms (réalisé en 1953 par Eugène Lourié) que de Godzilla.

 

Il est tout de même intéressant de noter que le projet est passé de mains en mains avant d’atterrir dans les mains d’Emmerich. C’est ainsi que de grands noms sont évoqués : Tim Burton, Jan De Bont (justement), Joe Johnson (le futur réalisateur de Jurassic Park 3) et Sam Raimi (le réalisateur des trilogies Evil Dead et Spider-Man), pourtant encore loin d’avoir fait ses preuves dans le domaine du blockbuster à cette époque.

 

Pourquoi le film n’est pas un remake de Godzilla ?

 

Ce n’est pas un remake de Godzilla tout simplement car hormis le nom du monstre (et son cri), les deux films n’ont aucuns points communs (sauf si certains détails comme par exemple la comparaison que l’on peut faire entre l’attaque du tanker (Godzilla 1998) et du Eikou-Maru (Godzilla 1954)).

 

La trame reste tout de même identique : Un monstre géant né à la suite d’exposition à des radiations fait son apparition et attaque la ville. La différence est que la ville change d’un film à l’autre, cela dû à la nationalité des films.

 

Ensuite, une autre grande différence réside dans la morphologie du monstre : l’un ressemblant à un dinosaure se tenant bien droit sur deux pattes, l’autre à un iguane géant avachi.

 

Mais le détail le plus flagrant reste la fin, alors que le Godzilla nippon reste invulnérable à tout type d’armes, le seul moyen de le vaincre résidant dans une invention créée peu de temps plus tôt, l’Oxygen Destroyer ; alors que dans la

Roland Emmerich

version américaine, le monstre finit sa course sur le pont de Brooklyn où il se retrouve emprisonné par les câbles et se fait détruire par quatre ridicules missiles. Peut-on réellement parler de remake dans ce cas là ?

 

 

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Pour finir, nous pouvons dire que le remake américain n’est pas un véritable remake, le film prenant énormément de libertés face à son homologue Tokyoïte. Il en résulte un film dopé aux effets spéciaux, et possédant un scénario assez creux. Un film comme seul les américains savent faire.

 

A noter que lors de la projection au G-Con 98, l’acteur Kenpachiro Satsuma, qui avait incarné Godzilla, quitta la salle en plein film en hurlant "Ce n'est pas Godzilla ça n'en a pas l'esprit".

 

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Ci-dessous : Le premier concept du Gryphon pour la version de De Bont pour le Godzilla américain.

 

 


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