I/ Petit historique

 

Quand on parle de stop-motion, on pense évidement à Ray Harryhausen ou à Willis O’Brien, mais il y a également eu d’autres personnes ayant fait du stop-motion leur spécialité. Retour sur les plus connus.

                

 

lostworld1

Depuis les débuts du cinéma, le stop-motion et les dinosaures allaient de pair. Pionnier des effets stop-motion à l’époque du muet, Willis O'Brien, donne vie aux dinosaures à partir de 1915 dans des court-métrages humoristiques tels que The Dinosaur and the Missing Link et R.F.D. 10,000 B.C. ainsi que dans le court fantastique de 1918, The Ghost of Slumber Mountain, qui présentait plusieurs dinosaures en stop-motion assez réalistes.

 

losttric

En 1925, O'Brien étonne le public avec tout un monde où vivent des reproductions de dinosaures, The Lost World. Le film a également été le premier à mettre en scène des animaux préhistoriques évoluant dans les rues d'une grande ville moderne, une idée qui sera maintes fois répétée dans les années qui suivirent. Bien sûr, cela est également le thème du prochain film d’O'Brien et son couronnement ...

 

 

kong-rex_1

King Kong

 

kong_rmodelcu

 The stuff for which movies were made!” criaient les trailers. Pour une fois, la publicité était absolument vraie. Le monde qui abrite Kong ne pouvait exister que grâce à la magie du cinéma et les compétences des artistes talentueux et des techniciens comme Willis O'Brien.

 

Imaginez-vous dans le public lors de la sortie originale du film et de voir la bataille entre le singe monstrueux et le Tyrannosaurus. You would have been witnessing things you had never seen or heard before, and never could have up until then. Vous auriez été témoin de choses qu'on avait jamais vu ou entendu auparavant. Kong ravit des millions de spectateurs et changea la vie d’un adolescent du nom de Ray Harryhausen, qui trouva sa voie le jour où il vit pour la première fois King Kong.

 

kong-mountain

kong584

Deux remakes et des dizaines de spin-off et d’imitation ont suivi, mais le King Kong original reste roi et est encore une merveille de l’ingéniosité, du talent artistique et de l’imagination. Le jeune public d'aujourd'hui pourrait le trouver drôle par rapport à la version de Peter Jackson, avec tout ces effets générés par ordinateur, ou même d’autres films plus modernes. Mais si ils regardaient le film dans son contexte, ils remarqueraient qu’il s’agit d’un film novateur et remarquable, qui permet encore aujourd’hui d’apprécier le génie des hommes tels que Willis O'Brien.

 

 

 

 

sok4

Carl Denham dit à Kong Jr., "You're not a patch on your old man". Mais ces mots n'ont jamais parlé de Son of Kong. Bien qu'il s’agisse d’un agréable petit film d'aventure romantique et qu’il nous donne un regard amusant au lendemain du saccage qu’a causé Kong à New York et sur le personnage de Carl Denham (qui est poursuivi par toute la ville), c'est décidément une suite indigne de l'un des plus grands films de monstres de tous les temps.

sok333

 

Réalisé rapidement afin de suivre le succès de l’original, Son of Kong n'essaie même pas de livrer les émotions du premier film. Il laisse place à l'humour et au mélodrame. Willis O'Brien a supervisé encore une fois les effets, mais il est incertain qu’il se soit personnellement investi dans l’animation.

 

Peu après la sortie de Son of Kong, les films de monstres en stop-motion se firent rare. Un projet de Willis O'Brien nommé War Eagles, n’a malheureusement jamais pu prendre son envol. Enfin, en 1949, Mighty Joe Young est avalisé et est en quelque sorte la derniere partie de la trilogie « giant ape » du trio Cooper/Schoedsack/O'Brien, bien que l'animation ait principalement été réalisé par le nouveau protégé d’O’Brien (avec Pete Peterson), de sorte qu'il est généralement considéré comme un film de Ray Harryhausen.

 

tlc23

Les dinosaures en stop-motion font un retour sur les écrans avec le très cheap The Lost Continent (1951). Cependant, le rendu n’est que très peu impressionnant. L'animation faite

tlc25

par Edward Nassour était assez grossière et les modèles des dinosaures semblaient assez rigides. De plus, le stop-motion était tourné 2 images à la fois, pour aller plus vite, mais la réalisation des mouvements était moins lisse. Globalement, le film est assez insipide, mais surtout intéressant pour le casting faisant figurer César Romero, Hugh Beaumont et Acquanetta.

 

En 1953, le règne d’Harryhausen comme roi des films de monstres en stop-motion commence avec The Beast From 20,000 Fathoms, rapidement suivi par une série de films de science-fiction pour Columbia. Probablement inspiré par la popularité de ces films, il y aura une grande vague de films en stop-motion à la fin des années 50.

 

holbe2

The Beast of Hollow Mountain (1956) a prit énormément de temps pour finalement avoir ses dix bonnes minutes de scènes avec des dinosaures. « Bonnes » dans le sens où les scènes avec les monstres restent la meilleur partie du film. Le dinosaure en lui-même et l'animation étaient simplement passables.

 

hollo4

Apparemment, l’animation stop-motion avait été réalisée par le réalisateur Edward Nassour (sans être crédité) qui avait manipulé l'animation dans The Lost Continent. Il semblait qu’il y ait une légère amélioration vis-à-vis de l'animation précédente, mais qui reste tout de même plus que modeste.

 

Willis O'Brien, qui semblait avoir un million d'idées pour des films non réalisés (tous basés autour de monstres géants et de dinosaures), fut crédité comme ayant eu l’idée de cette histoire, mais pas pour les effets.

 

 

tbs9

Sans aucun doute, le meilleur film en stop-motion non réalisé par Ray Harryhausen durant les années 1950, The Black Scorpion (1957) est l’un des meilleurs films d’insectes géants avec Tarantula et Them !. Son efficacité est due en grande partie à la crainte naturelle de la plupart des gens envers ces arachnides.

 

Comme la plupart des insectes, la structure d'un scorpion se prête bien à la stop-motion et l’équipe de Willis O’Brien a fait un excellent travail pour les faire se déplacer naturellement. En effet, Pete Peterson est en grande partie responsable de l’animation. Deux scènes en particulier se démarquent : la première lorsque le héros (et un enfant, passager clandestin) sont descendus

tbs4

au plus profond des cavernes, qui sont également la tanière des scorpions. Pour eux, ces grottes semblent venir d’un autre monde, comme le repaire de Kong dans la montagne, sur Skull Island. De plus, d’autres insectes apparaissent et il semblerait qu’il s’agissent des mêmes insectes apparaissant dans la scène coupée se déroulant dans la caverne de l’araignée dans King Kong.

 

tbs3

L’autre grande scène a lieu quand les scorpions font dérailler un train pour dévorer les occupants. De plus, l’un de scorpions, Big Blackie, décide de laisser les autres scorpions savoir qui est le chef, et ce de la manière la plus directe qui soit : en les tuant tous.

 

Une technique assez pesante, commune aux films de monstres en stop-motion fut l’utilisation de têtes plus grandes pour les inserts en gros plans.

bscorpionface

En général, ces têtes montrait des différences notables avec les modèles animés, ce qui gâchait profondément la magie du film. C’était très bien dans King Kong, mais très mauvais dans The Black Scorpion. L'excitation de l'action en animation redescend aussi vite chaque fois qu’elle est coupée par un gros plan montrant un visage aux proportions trop humaines, cependant souvent pour montrer de la bave couler d’un visage grimaçant. L'utilisation répétée de cette tête était un gros inconvénient pour le film, mais reste toutefois un joyau des films d’insectes géants.

 

 

greehel

Monster From Green Hell (1958) est un film de série B un peu bizarre, mettant en scène des insectes géants en Afrique centrale, résultat d'une expérience visant à envoyer des guêpes dans l’espace. Il n’y a pas beaucoup d’exigence vis-à-vis du stop-motion : les ailes des guêpes sont trop petites pour qu’elles puissent voler, elles se contentent donc de ramper sur le sol avec leurs petites ailes bourdonnantes. La scène à effets la plus intéressante est le court combat entre une guêpe et un python en stop-motion.

 

fiend

Quelques-uns des monstres en stop-motion les plus étranges des années 50 sont visibles dans Fiend Without a Face (1958). Plutôt que de mettre en scène des dinosaures ou des insectes géants, ces créatures visqueuses et écoeurantes sont des cerveaux humains se terminant par une moelle épinière en guise de queue, pourvues d’antennes et pouvant ramper comme des chenilles.

 

 

behem-1

The Giant Behemoth (1959) est une sorte de version britannique de The Beast From 20,000 Fathoms. En fait, c'est le même réalisateur et co-scénariste, Eugène Lourie (qui participera deux ans plus tard à Gorgo). Willis O'Brien et Pete Peterson font partie de l’équipe d’animation. O'Brien a dû ressentir un certain sentiment de Déjà Vu quand le monstre se déchaîne dans les rues de Londres, un peu comme la fin de The Lost World.

 

C'est un film très intelligent, mais plutôt sombre avec une ambiance presque lugubre, probablement due en partie au ciel qui est constamment couvert. Mais hormis le temps grisonnant, un sentiment macabre plane autour du film. Une jeune fille voit son père mourir de brûlures suite à des radiations. L’hélicoptère transportant un paléontologue peu excentrique est détruit par la chaleur radioactive du monstre. Un homme et son fils se transforment en restes calcinés lors du passage du monstre. Nous voyons une petite fille jouer avec sa poupée sur un ferry traversant la Tamise, juste avant que le bateau soit renversé par le même monstre. Nous sommes alors témoin de nombreux passagers du ferry se noyer et lorsque les cris cessent, nous voyons uniquement la poupée de la petite fille flotter. Très peu de rires. Même après la mort du monstre,  le film se termine sur un communiqué radiophonique disant qu’il y a plus de créature là-bas.

 

tgb8

La construction du modèle de Behemoth est un peu inhabituel. Comme les modèles dans King Kong et les autres premiers films, il n'a pas été sculpté et moulé en caoutchouc mousse, mais il a été construit en collant plusieurs couches de matériaux divers sur une armature métallique. Mais contrairement à la plupart des modèles de stop-motion, Behemoth avait une peau. La figurine présente des morceaux de peau reptilienne cousues autour de l’armature. Il est possible que le maquettiste ait moulé la peau d’un vrai lézard dans du caoutchouc texturé, qui a été cousu ou collé à la surface du modèle. Par conséquent, la peau du monstre ressemble à de la mosaïque et les coutures sont visibles. En même temps, cette idée de peau lui donne un coté plus naturel, en offrant des plis lorsque le monstre tourne la tête ou bouge les pates.

 

L'animation était bien rendue avec l'éclairage oppressant. La créature émergeant de la mer et allant à la rencontre de lignes à haute tension est un plan merveilleux dans l’animation des personnages. Malheureusement, c'est l'un des rares moments de ce genre que les animateurs ont pu faire. La plupart du temps, le monstre du titre se contente de marcher dans les rues, en piétinant les gens et en marquant les esprits.

 

tgb14

Le défaut majeur dans les scènes à effets spéciaux est la répétition de certaines images afin d’avoir des scènes plus longues sans faire plus d’animation (on voit le monstre briser la même voiture trois fois en un peu plus d'une minute). Malgré ces inconvénients, The Giant Behemoth est un film captivant, même lors des moments plus lents et c’est assez excitant lorsque le monstre est en action.

 

D'une certaine manière, Behemoth est le dernier de son espèce. Les années 50 touchent à leur fin et, avec elles, une ère de films de science-fiction en noir et blanc en réponse au péril atomique. Toutefois, ces films gardent un certain charme intemporel.

 

 

aavamp

En parlant de péril atomique, parlons rapidement d’un film assez particulier. Atom Age Vampire (1960) est un film d'horreur italien avec un monstre interprété par un véritable acteur et non une marionnette. Cependant, les rares moments où le savant fou devient le monstre du titre, une figurine en stop-motion fut utilisée. Cela pourrait être un choix étrange, mais l’animation est très bien faite et c’est la scène la plus mémorable du film.

 

dinorus_1

Dinosaurus! (1960) n'est pas en premier sur la liste des fans de stop-motion, mais c’est un film culte pour un bon nombre d’entre eux. Deux dinosaures et un homme des cavernes reviennent à la vie sur une petite île touristique. Un enfant devient ami avec le brontosaure tandis que l'homme des cavernes fait une drôle de rencontre avec les inventions modernes et devient le héros de l'histoire. Enfin, tout se termine par un match entre le T-Rex et une pelleteuse.

 

Les effets ont été réalisés par Project Unlimited, l'une des premières maisons indépendantes d’effets spéciaux à Hollywood, créée par Tim Baar, Wah Chang et Gene Warren. Ils ont fourni des animations en stop-motion pour de nombreuses productions de cette époque, y compris les films de George Pal et des séries comme The Outer Limits.

 

dinosaurus-1

Ici, leur animation semble de toute évidence faite assez rapidement. Des dinosaures en marionnette sont utilisés dans plusieurs gros plans, et ils ne correspondent pas très bien aux figurines, mais disposaient de bras articulés et d’une tête bien modélisée. Les séquences en stop-motion filmées pour Dinosaurus! apparaissent également dans l’épisode de The Twilight Zone, "The Odyssey of Flight 33". Pendant des années, on a supposé qu’il s’agissait de prises non retenues de Dinosaurus! mais de récentes interviews ont montré que ces plans avaient été filmés spécialement pour l’épisode de The Twilight Zone.

 

Les figurines sont l’œuvre de Marcel Delgado, qui avait fait les dinosaures pour The Lost World et King Kong, avant de devenir accessoiriste et maquettiste pour Project Unlimited. Il désirait ajouter une autre couche de peau pour les modèles miniatures, mais il n’avait le temps de le faire. Les producteurs ont estimés que ces figurines étaient correctes et ils les ont utilisés comme elles étaient.

 

brogrim-1

The Wonderful World of the Brothers Grimm (George Pal, 1961) comportait un segment comique avec un chevalier et son valet (Terry-Thomas et Buddy Hackett) essayant de tuer un dragon animé en stop-motion par l’équipe de Project Unlimited, qui vient d’accueillir le tout jeune Jim Danforth. Le dragon ne dispose pas de beaucoup d’expressions et son apparition était limitée à sa présence dans une petite grotte où il n’y avait pas beaucoup d’action. L'animation était correcte pour cette histoire destinée aux enfants et pouvait rappeler ce que l’on pouvait voir dans certaines fictions pour enfants produites par Rankin-Bass et dans l’autre œuvre emblématique de Pal, Puppetoons.

 

jtgk330

C'est presque un crime de mentionner Jack the Giant Killer (Edward Small, 1962) comme étant un film de Ray Harryhausen. Le film est une recopie flagrante, et largement inférieure, de The 7th Voyage of Sinbad. Quoi de pire, Schneer et Harryhausen avaient émit l'idée de The 7th Voyage of Sinbad à Small avec un dossier remplit de designs et d’explications sur comment les effets pourraient se faire avec un petit budget. Small

jtgk140

accepta, et après que The 7th Voyage of Sinbad soit produit et devienne un véritable succès, il décide de l’utiliser comme modèle pour son propre film. Il recrute Kerwin Mathews et Torin Thatcher pour reprendre leurs rôles de héros et de magicien maléfique, et fait même appel à Nathan Juran pour réaliser le film.

 

Les similitudes sont infinies. Excepté le nombre de yeux, le Cyclope est presque entièrement recopié dans Jack the Giant Killer. Un autre géant, également semblable au Cyclope, mais disposant cette fois de deux têtes (au lieu d’un seul œil) comme le Roc dans The 7th Voyage of Sinbad fait également son apparition. Il affronte même une créature reptilienne à la fin du film tout comme le Cyclope #2 avait combattu le dragon de Sokurah. Et tandis que Sinbad avait un génie, Jack a un lutin magique dans une bouteille.

 

jtgk270

Bien entendu, la seule chose que Jack the Giant Killer, c’était Ray Harryhausen. Une fois de plus, Project Unlimited avait été embauché pour travailler sur les effets image par image et Jim Danforth supervisait l'animation. Danforth doit encore se perfectionner dans son art et, bien qu'il existe des moments d'inspiration, le travail n'est qu’une recopie de celui de Ray Harryhausen. La qualité des figurines était assez médiocres dans l'ensemble. Les personnages humanoïdes semblent caoutchouteux et le lézard à tentacules ainsi que le dragon ailé a tête de chien ont tout les deux un regard assez imbécile.

 

jtgk150

Malgré ses insuffisances, Jack the Giant Killer est amusant à regarder comme un divertissement pour enfants. Il fait plus penser à un conte de fées qu’à une fantaisie made in Harryhausen et semble correct pour un film pour enfants. Mentionnons l’existence d’une version musicale du film, qui vu le jour sous forme de resortie. Aucune nouvelles images n’ont été tournées mais les chansons ont été ajoutées et mises sur les lèvres des personnages en répétant certaines séquences plusieurs fois de suite, en manipulant le rythme des dialogues et en utilisant diverses astuces de montage. Le produit fini est tout de même ahurissant.

 

 

zanti0

The Outer Limits: The Zanti Misfits (1963) fut l'un des épisodes les plus mémorables de la série, surtout si vous étiez un jeune enfant lorsque vous l'avez vu. L'essaim de fourmis à têtes humaines

zanti_cap31

était comme tout droit sorti d’un cauchemar. Les créatures animées, combinées avec de la musique et des effets sonores avaient été réalisées pour un prime time plutôt intense du début des années 60.

 

Project Unlimited avait du pain sur la planche sur ce coup. Les effets en stop-motion étaient probablement parmi les plus long et les plus couteux jamais réalisés pour la série.

 

 

lao7

 

7 Faces of Dr. Lao (George Pal, 1964) est un film fantastique avec des maquillages et des effets joliment imaginatifs. Rien dans le cirque du Dr. Lao n’est ce qu’il paraît. Il montre le monstre du Loch Ness dans un bocal à poissons, en expliquant que la pression de l'eau le comprime et le fait ressembler à un têtard. Quand il est accidentellement libéré par un couple de bon à rien. Le monstre retrouve sa taille, dans une scène sublime, mais brève, de stop-motion. Pour son travail sur le film, Jim Danforth a été nominé pour un Academy Award.

 

 

equinox-1

Equinox (1970), fait à la fin des années 60 par un groupe d’ambitieux, le plus souvent cinéastes non professionnels, était une histoire Lovecraftienne avec d’étranges créatures d'une autre dimension. Il ressemble toujours à un film amateur glorifié,

equinox2

mais les séquences de stop-motion sont assez remarquables compte tenu des circonstances. Jim Danforth, David Allen et futur lauréat d'un Academy Award Dennis Muren ont réalisés les effets.

 

 

 

Si il n’y eut jamais de film dans les années 60 et 70 capable de rivaliser avec la qualité d’Harryhausen, il y eu toutefois When Dinosaurs Ruled the Earth (1970). Ce film suit le même schéma que One Million Years B.C. d’Harryhausen avec les tribus d’hommes préhistoriques luttant pour survivre aux dangers de la vie dans un monde où vivent encore les dinosaures. L’histoire n’est complète qu’avec la blonde super-sexy des cavernes, jouée cette fois par la playmate du magazine Playboy de l’année,  Victoria Vetri.

 

wdrte70

 

wdrte10

Les effets stop-motion sont de Jim Danforth, aidé par David Allen. Danforth est vraiment dans son univers avec ce film. La scène mettant en scène la relation entre la mère dinosaure qui prend Vetri pour un de ses nouveau-nés est extrêmement bien faite, drôle et très touchante. Danforth a de nouveau été nominé pour un Academy Award pour son travail.

 

Le film fait également la part belle à de somptueuses peintures sur verre et dispose d’une superbe direction artistique. De plus, les modèles de dinosaures sont parmi les meilleures jamais vus à l'écran, et ajoutent beaucoup de crédibilité aux créatures. Les femmes des cavernes et leurs mini-bikinis ont permis de faire vendre beaucoup de tickets auprès du public masculin. Toutefois, en ce qui concerne les effets spéciaux, l’animation des dinosaures est la plus belle chose à l’image.

 

 

 

fleshgor1

Flesh Gordon (1972), la parodie X des serials de Flash Gordon, présente plusieurs séquences en stop-motion réalisées par Danforth, David Allen, Dennis Muren, Doug Beswick, et d'autres. Le plus amusant est la séquence lorsque le dieu "Porno" murmure quelques lignes de dialogue ironique. Le film contient aussi un combat au sabre entre Flesh et un homme-insecte en stop-motion.

 

laserblast1

Laserblast (1978) est un film à petit budget mettant en scène un adolescent découvrant une arme extraterrestre qui le transforme en monstre. Il comporte également quelques scènes intéressantes, comme celles montrant les extraterrestres (qui ressemblent à des tortues), le tout joliment animé par David Allen.

 

 

dinoplanet9

Dans Planet of the Dinosaurs (1978) un groupe de réfugiés s’écrase sur une planète identique à la Terre mais quelques millions d'années dans le passé. Comme Laserblast, ce film ne disposait que d’un petit budget, mais les effets se révèlent très ambitieux. Les effets sont supervisés par Doug Beswick, James Aupperle et d’autres, qui se vantaient de pouvoir faire des effets somptueux. La peau des dinosaures ont un motif rappelant les écailles et ont un look assez beau. En clin d’œil à Harryhausen, une version miniature du Rhedosaurus de The Beast From 20,000 Fathoms fait une apparition, mais est rapidement dévoré par un T-Rex.

 

tdte2

The Day Time Ended (1980) semblait être un film qui resterait dans l’ombre, jusqu'à  sa sortie en vidéo. Autre film à budget réduit, mais intégrant des stars connues telles que Jim Davis, Dorothy Malone et Christopher Mitchum. Le plus intéressant reste la stop-motion de David Allen et du futur lauréat d'un Academy Award, Randy Cook.

 

caveman3

Caveman (1981) est une comédie préhistorique plutôt touchante mettant en scène Ringo Starr, le batteur des Beatles. Les dinosaures sont animés par des habitués : Jim Danforth, David Allen et Randy Cook. Les créatures offrent même leur spectacle le plus drôle du film.

 

qtws5

Dernier point, mais pas des moindres : Q, the Winged Serpent (1982). Dans ce film excentrique de Larry Cohen, Michael Moriarty offre une grande performance en tant qu’escroc à deux balles qui trébuche dans le nid d’une créature volante qui terrorise New York. L'histoire fait intervenir plusieurs rebondissements et a un certain cynisme typique de la plupart des films des années 70 et du début des années 80. Mais, à certains égards, c'est un bon vieux film de monstre.

 

L’affrontement entre la police et le serpent, filmé en extérieur du Chrysler Building, est incroyable et ajoute un sens de la réalité, que l’on ne verrait surement plus dans la plupart des films aujourd’hui.

 

La créature a été conçu par Randy Cook et animée par Cook et David Allen.

 

 

Avec les effets générés par ordinateur des films d’aujourd’hui, il est plus que probable que nous ne verrons plus de créatures en stop-motion dans de grosses productions. Aussi bon que les effets numériques puissent être, nous avons un sentiment de perte dans ce quelque chose que nous trouvions fascinant à regarder, en sachant qu’il est l’œuvre de quelques individus de talents, et qui ont passer du temps pour donner vie à des figurines inanimées, image par image.

 

Adapté d’après l’article « Stop-Motion Monster Mania » de Kerry Gammill

 

 

II/ Procédé d’image/seconde

 

Sachant qu’une seconde de long-métrage comprends 24 images par secondes, on arrive facilement à ce ratio :

 

 

Prenons l’exemple d’un film de 90 minutes en se demandant quel serait le nombre total d’image.

 

1h = 3600 secondes, soit 86400 images (3600 x 24) ; donc 30 minutes = 1800 secondes (soit 43200 images)

 

Par conséquent,  un film de 90 minutes nécessite la réalisation de 129600 images (86400 + 43200)

 

 

III/ Pour aller plus loin…

 

« Stop-motion, l’animation image par image dans le cinéma fantastique »

 

Cet ouvrage écrit par Gilles Penso et sorti aux editions Dreamland en 2002 est une véritable bible du stop-motion, en regroupant lexique, photos, interviews et fiches films.

 

5157Z8NBHSL__SS500_

 

 

 

Retour à l’index

 

Retour aux choix des dossiers